Devant une demande croissante, Initiatives pour une économie solidaire (IES) augmente son capital en lançant un appel public à l’épargne. Les épargnants deviennent des actionnaires de la coopérative midi-pyrénéenne, et leur argent constitue la cagnotte de la structure. « C’est le circuit court », explique Cécile Gazaniol, déléguée générale dIES. « Les salariés épargnants, les entreprises, les associations, les collectivités territoriales, à travers nous entrent directement dans la partie haute du bilan des entreprises. »
Le financement se fait sur cinq ans, durée durant laquelle IES accompagne les entreprises. « Il n’y a pas de label pour reconnaitre une entreprise de l’économie sociale et solidaire. Mais une convention est signée et si les critères ne sont pas respectés, le contrat est rompu. » Les critères sont : être d’utilité sociale, faire de la création d’emploi pour les personnes défavorisées, mettre en place une gouvernance raisonnée. C’est à ce titre que les salariés épargnants qui composent la majeure partie de la coopérative ont placé leur argent dans IES. « Les gens nous confient leur argent, acceptent un moindre rendement, mais souhaitent une utilisation utile de leurs fonds. L’association nationale Finansol a pour mission de décerner le label eponyme, pour que les épargnant s’y retrouvent : le produit d’épargne IES est conforme à l’économie sociale et solidaire. »
Suspendue aux lois fiscales
Cependant, les aléas des lois fiscales peuvent faire sérieusement tanguer le navire IES. « Nos épargnants ne dégagent pas de dividendes, la garantie financière c’est la défiscalisation. Avant, on déduisait 25 % des impôts sur le revenu, on est tombés à 18/%. » Le coup de massue qui a failli être fatal est tombé en 2012. La loi de finance a fait basculer les cinq années de placement en dix années. « On a failli disparaître », se souvient Cécile Gazaniol. « On a perdu des liquidités. Et puis on est revenu cette année à cinq ans. Nous ne sommes pas une niche fiscale, ou juste un placement financier, nous sommes dans la création d’emplois. »
Créée en 1998 comme une coopérative de capital risque solidaire d’ampleur régionale, IES est ancrée dans le territoire. Depuis sa création, la structure a accompagné 71 entreprises et versé 1,2 million d’euros.
Virginie Mailles Viard
Sur la photo : Cécile Gazaniol, déléguée générale d’IES. Crédits : Hélène Ressayres.