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Aux Portes du Tarn : le pari de l’écologie industrielle

Dossier, troisième partie

Face aux défis de la compétitivité et de l’acceptabilité d’un parc d’activités qui compte héberger 60% d’acteurs industriels, la SPLA Les Portes du Tarn mise sur l’écologie industrielle.

« La plupart des aménageurs commercialisent des parcelles avec une route, des lampadaires et des boitiers électriques. Notre approche est à l’opposé. Nous essayons d’anticiper la totalité des sujets à trente ans - Quelles services déployer ? Comment rassurer les riverains et les impliquer ? Quelle mobilité des marchandises et des personnels ? Quelle économie des flux de matières ? -. Et c’est cette modélisation des différents flux sur la zone qui nous conduit à poser des choix techniques », indique Antoine Chorro, directeur général délégué de la SPLA Les Portes du Tarn, qui porte le projet depuis 2005.

Outre une offre de transports alliant des navettes régulières de bus et TER reliant Albi, Toulouse et la Zac, des aires de covoiturage seront aménagées avec la mise à disposition de véhicules électriques. Le projet prévoit surtout une réserve de vingt-cinq hectares pour aménager un réseau ferré qui se concrétiserait en concertation avec les acteurs installés. Concernant l’eau, le choix s’est porté sur l’utilisation d’eau brut plutôt que d’eau potable avec la reprise des captages utilisés par les précédents occupants de la zone. « C’est pas mal », souligne Cyril Addoue, chef du Projet Coprei [1], « mais nous espérons aussi réinjecter de l’eau en circuit fermé en testant notamment des approches de purification utilisées dans les pays à stress hydrique. » Sur le volet énergie, « tout est conçu pour accueillir un réseau de chaleur alimenté en bois ou en CSR (combustibles solides de récupération), qui sera lancé dès l’arrivée de gros consommateurs de chaleur, donc pas avant 2019 », précise Antoine Chorro.

L’analyse du cycle de vie territoriale

Le projet de recherche action Coprei va livrer en 2017 l’outil informatique de métrologie permettant d’assurer le suivi de l’impact environnemental sur la zone. Via des capteurs seront mesurés en continu la qualité de l’air, de l’eau, le trafic routier, le bruit et, dès la fin de l’année, les émissions de gaz à effets de serre. « Cet outil a pour vocation de rassurer les riverains et également de permettre aux acteurs de progresser en terme de maitrise des nuisances, » précise Cyril Adoue.

Fin 2017 sera également livré un logiciel permettant de développer les synergies et substitutions entre les entreprises sur les déchets, le stockage, la chaleur fatale, les eaux industrielles rejetées, les services ou la mutualisation des personnels. L’enjeu restera alors la façon dont les futurs occupants sauront s’acculturer à l’écologie industrielle et quelle gouvernance sera mise en place pour animer et développer le concept.
Aurélie de Varax

Sur la photo : Activités tertiaires/ Bureaux – perspective non contractuelle © Copyright MUTABILIS Paysage et Urbanisme

Retrouvez le 6 avril la dernière partie du dossier consacré au projet des Portes du Tarn : l’interview de Nathalie Boyer, directrice générale d’Orée, acteur historique de l’économie circulaire en France.

Notes

[1Conception d’un parc d’activité sur les Principes de l’écologie industrielle

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Source : https://www.touleco-green.fr/Aux-Portes-du-Tarn-le-pari-de-l-ecologie-industrielle,21574