Selon Alain Canet, président de l’Association française d’agroforesterie (Afaf), « la lutte contre le réchauffement climatique est devenu un sujet de société sur lequel tous les acteurs sont invités à travailler ensemble, même si ils n’ont pas au départ le même niveau d’engagement. » Et de saluer l’initiative d’Antargaz, acteur majeur de la distribution de gaz sur le marché français, qui inaugure ce vendredi 23 janvier, en partenariat avec la Fondation GoodPlanet, son projet de soutien au programme d’agroforesterie Agr’eau. D’ici trois ans, 2800 arbres seront plantés dans le bassin Adour-Garonne chez quinze agriculteurs. Une initiative de mécénat pionnière dans le programme Agr’eau également soutenu par Coca Cola, via la plantation de 5500 arbres.
« Les entreprises veulent entrer dans des projets de séquestration de carbone. Certes ils s’en servent pour communiquer mais en stockant du carbone durablement dans les sols et en augmentant la productivité agricole » souligne Alain Canet. Pour Antoine Willaume, directeur de la communication d’Antargaz, c’était logique d’avoir une action de lutte contre le réchauffement climatique dans le sud-ouest où l’entreprise a une présence historique. « Nous avons un centre de stockage à Embiez, trois dépôts à Boussens, Nérac et Lacq et notre service logistique à Pau doté de 130 camions ». Concernant l’impact chiffré de ces projets, il sera évalué post-projet par la fondation GoodPlanet, cheville ouvrière du dispositif. En effet la séquestration de carbone se fait dans la biomasse et dépend des vitesses de croissance des différentes espèces.
Un coup de projecteur sur l’agroforesterie
Zone fortement agricole avec des cultures très gourmandes en eau, le Bassin Adour-Garonne fait l’objet de problèmes récurrents quant à la qualité de l’eau et sa disponibilité. C’est dans ce contexte qu’est né le programme Agr’eau en mai 2012, en partenariat notamment avec l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Son objectif ? Initier de nouvelles pratiques agricoles autour de l’agroforesterie pour protéger les sols par le génie végétal tout en créant des réserves en eau. « C’est maintenant avéré que des haies d’arbres autour des champs n’empiètent en rien sur les rendements et apportent de l’ombre, une amélioration des sols, plus d’auxiliaires de cultures et des revenus complémentaires. Mais planter un arbre pour un agriculteur, c’est coûteux et cela prend du temps », détaille Alain Canet. D’où l’intérêt de ces partenariats privé. Selon l’expert, un euros investi peut en rapporter dix si l’on prend en compte les services écologiques rendus et les revenus directs.
Jack de Lozzo, agriculteur spécialisé dans la polyculture d’élevage à Samatan dans le Gers bénéficie des plantations financés par Antargaz. Cent arbres viennent d’être plantés sur ses terres, un mix d’arbres pour bois d’oeuvre et bois énergie.
Aurélie de Varax
Sur la photo : plantation de haies d’arbres sur les terres de Jack de Lozzo, exploitant agricole partenaire du programme financé par Antargaz. Photo Arbre & Paysage 32.
3 Commentaires